Elle s’appelle Rachelle Caron. Elle s’est installée en 1999 dans la région. Elle a été la première commandante sur le territoire de la Côte-Nord et du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Originaire d’Abitibi, elle est la neuvième d’une famille de 10 enfants. Du plus loin qu’elle se souvienne, elle a toujours été très sensible au sort des autres. Elle a aujourd’hui deux filles, dont une qui va avoir son premier bébé. La famille s’agrandit. Aujourd’hui retraitée de la Sûreté du Québec, elle enseigne au Cégep de Baie-Comeau. Rachelle est une femme empathique, à l’écoute, pour qui le bonheur semble si facile.
Cependant, elle a côtoyé la pauvreté et la détresse humaine. Dans sa carrière, les moments les plus difficiles émotionnellement qu’elle a vécus sont ceux durant lesquels elle a dû se rendre sur des scènes de suicide. En tant que patrouilleuse en Abitibi, elle a côtoyé la mort de nombreuses fois. Chaque fois, c’était difficile. Dans sa vie personnelle, elle a aussi vécu avec un proche qui a voulu s'enlever la vie parce qu’il n'acceptait pas sa maladie. Elle a notamment côtoyé la violence et l’alcoolisme. Rachelle a dû lever la main à plusieurs reprises dans sa vie parce qu’elle a eu besoin d’aide. Elle ne s’en cache pas.
« Le truc pour prendre soin de ma santé mentale, c’est d’aller chercher de l’aide tout de suite quand ça ne va pas et ne pas attendre que ça s’accumule. »
Sa carrière l’a menée à la présidence du Centre de prévention du suicide de la Côte-Nord (CPS). Ça fait maintenant 10 ans qu'elle s'est engagée à améliorer les services d’aide psychologique et à promouvoir l’importance de la santé mentale dans la région. Pour Rachelle, c’est important d’oser parler du suicide et de mettre en lumière les différentes façons de le faire. Parce que mieux vaut prévenir que mourir, comme le rappelle la campagne de sensibilisation cette semaine.
Selon Rachelle, la vie est loin d’être parfaite. Il n’existe pas non plus de mode d’emploi qui nous apprend comment faire face à notre vie. Depuis la pandémie, l’anxiété a augmenté dans nos communautés. Les gens sortent moins. Ils sont plus inquiets, note la présidente du CPS. Les personnes qui vivent avec des idées noires et des pensées suicidaires sont souvent isolées dans leur souffrance. Elles ne se sentent pas comprises. Chaque situation est unique. Ça prend des moments en toute sécurité pour être en mesure de ventiler et de parler de leur situation sans jugement. L’importance d’être entouré de gens compétents peut faire toute la différence quand on est appelé à vivre des moments de détresse. L’entourage est également très important, et l’écoute, essentielle.
« On n’a pas appris comment vivre nos émotions, mais c’est possible de les vivre plus sereinement en étant accompagné de bons professionnels et surtout en s’ouvrant aux autres. L’entraide et l’écoute dans une communauté sont essentielles à la santé de sa population. »
Pour Rachelle, c’est important de se protéger en se créant une routine saine. Une routine qui lui permet de se retrouver. L’activité physique, le yoga et la méditation sont des outils que la jeune retraitée a intégrés à sa routine. Sa famille est également un ancrage important dans son quotidien qui lui permet de garder son équilibre. Avec le temps et l’aide dont elle a pu bénéficier, ça lui a permis de mieux se connaître. Et aujourd’hui, elle est fière d’être plus à l’écoute de ses besoins, alignée à ses valeurs. Elle se respecte davantage dans ses décisions et choix de vie.
Aujourd’hui, Rachelle souhaite poursuivre sa mission au sein du Centre de prévention du suicide de la Côte-Nord. Ayant comme objectif de continuer de faire de la prévention à travers les différentes activités de l’organisation, elle souhaite prêter main forte afin de développer les services d’aide dans la région. Sa volonté d’assurer la pérennité de l’organisme communautaire est indéniable. Rachelle continue de valoriser le travail des intervenants et intervenantes qu’elle appelle affectueusement « les petites abeilles qui protègent des vies ». Parce que la protection de la vie, ça a été sa mission de vie à travers ses engagements professionnels, et maintenant personnels.
💛 Un merci tout spécial à Spin Sport qui a si gentiment offert gratuitement le hoodie épinettes imparfaites à Rachelle Caron pour l’occasion.
🌲Le hoodie épinette imparfaite est disponible sur la boutique en ligne de Capelan, ainsi que chez Sports Experts à Sept-Îles et Spin Sports & plein air à Baie-Comeau, partenaires importants dans le soutien à la prévention du suicide sur la Côte-Nord
Besoin d’aide pour vous ou pour un proche? Des intervenants sont là 24/7, partout au Québec.